Le système défini dans le contexte européen comme l’EFP (enseignement et formation professionnels) comprend toutes les filières d’enseignement et de formation professionnels, c’est-à-dire celles qui conduisent à des qualifications reconnaissables pouvant être utilisées pour accéder au marché du travail et aux professions. L’Union européenne a cherché à formuler des orientations pour tirer parti des possibilités offertes par la nouvelle économie, en vue notamment d’éradiquer le fléau social qu’est le chômage, et a défini quatre perspectives fondamentales : améliorer la capacité d’insertion professionnelle, accorder une plus grande importance à l’apprentissage tout au long de la vie, accroître l’emploi dans le secteur des services, qui crée de nouveaux emplois, et promouvoir l’égalité des chances à tous égards.
La Commission a fortement défendu l’objectif d’améliorer la qualité des systèmes d’éducation et de formation, qui constituent un instrument privilégié de cohésion sociale et culturelle et un moyen économique important pour améliorer la compétitivité et le dynamisme de l’Europe. En effet, le modèle européen de cohésion sociale devrait permettre à tous les citoyens d’avoir accès aux systèmes d’éducation et de formation formels et non formels, notamment en facilitant le passage d’un domaine d’éducation à un autre, de l’enfance à la vieillesse.
Recherche
La recherche a consisté à analyser des études de cas significatives dans le contexte européen de la France, de l’Allemagne, de l’Angleterre et de la Hongrie, afin de mettre en évidence la pertinence absolue du secteur de l’EFP dans les différents systèmes éducatifs étudiés. Le cas français, même s’il s’inscrit dans un cadre tendant vers le diplôme “généraliste” pour tous, montre ces dernières années une pertinence croissante des voies de professionnalisation, qui visent l’insertion professionnelle. Une impulsion importante dans cette direction est fournie par le débat sur la réussite de tous les élèves.
Le cas allemand est déjà très orienté vers le technique et le professionnel, surtout en ce qui concerne la “double filière”, même si la tendance actuelle indique un rééquilibrage des trois composantes du système : l’enseignement secondaire, l’enseignement professionnel et la formation professionnelle en alternance. Le cas anglais représente une réalité assez éloignée du contexte italien en termes de culture juridique et de conception de l’éducation, qui est considérée comme un bien privé plutôt que public. Dans le cas hongrois, l’approche polytechnique typique des réalités de l’Europe de l’Est émerge, même si, suite à la récente réforme, on peut noter un plus grand dynamisme, qui a favorisé une augmentation progressive de la participation des étudiants, à travers des passages et des interventions pour l’intégration des jeunes Roms.
Un élément pertinent est constitué par l’enseignement supérieur : dans tous les cas étudiés, nous sommes confrontés à une offre éducative riche, profondément enracinée, partagée entre les différents acteurs. Cet enseignement, appelé dans les documents de l’Union européenne “enseignement supérieur non universitaire”, représente la partie du système éducatif qui permet aux titulaires d’un diplôme (d’État ou professionnel) d’accéder à une grande variété d’opportunités de formation spécifiques et ciblées, ayant pour objet l’acquisition de compétences “en action” typiques des figures professionnelles innovantes qui sont générées et évoluent en permanence dans la dynamique rapide de la recherche appliquée aux processus de production et de services situés dans l’économie mondiale. Ce segment du système éducatif se distingue clairement du système universitaire (orienté vers les professions libérales, les rôles de gestion ou les figures de l’administration publique). En effet, un système d’enseignement supérieur de qualité permet une plus grande synergie et compréhension entre les sphères de la recherche et de l’économie, à tel point que ce n’est que dans le cadre de cette triangulation que la formation peut être efficace et adaptée aux besoins professionnels réels qui émergent du système économique.
Il convient de noter la nature multiforme des cours de formation professionnelle : tout d’abord, ils ont une caractéristique professionnelle, c’est-à-dire qu’ils ils permettent aux jeunes de choisir le parcours de formation qui s’adapte le mieux à leurs aptitudes et qui est donc en mesure de susciter chez eux une plus grande motivation ; en outre, ils ont un caractère progressif dans la logique de la chaîne d’approvisionnement, en vertu duquel ils ne représentent pas des options “fermées” mais s’inscrivent dans un processus de continuité verticale qui peut être vécu aussi bien dans la phase de formation initiale que dans la phase de formation continue ; en outre, ces parcours favorisent l’acquisition de compétences et facilitent ainsi le passage de l’école au monde du travail, précisément parce qu’ils fournissent aux personnes des compétences utilisables dans le contexte économique et professionnel ; ils sont aussi des occasions d’éducation personnelle et, en particulier, de développement du sens civique, entendu comme l’exercice autonome de la responsabilité par l’individu ; ils sont aussi des outils d’intégration sociale, surtout par rapport aux populations d’une ethnie différente de la population autochtone et aussi par rapport aux groupes de jeunes qui ont des difficultés d’apprentissage et qui connaissent l’exclusion, la dispersion et la marginalisation.
Il est clair que l’Union européenne, avec ses recommandations et ses directives qui reflètent l’évolution des systèmes éducatifs, représente un point de référence fondamental pour la rénovation non seulement du système éducatif et de formation professionnelle italien, mais aussi de tous ces secteurs, souvent déconnectés les uns des autres, qui fournissent aux citoyens des qualifications et des certifications utilisables sur le marché du travail. De ce point de vue, il est donc essentiel de se comparer, d’étudier et de coopérer avec d’autres pays de l’UE afin d’identifier les critères d’un processus de renouvellement nécessaire et indispensable.
Cette influence bénéfique provenant du contexte communautaire a permis de s’attaquer pour la première fois, dans une large mesure, au préjugé culturel, très répandu dans le contexte italien, selon lequel les cours de formation sont hiérarchiquement divisés entre les domaines “culturels” (lycées) et les domaines “pratiques” (professionnels, mais aussi techniques).
Ce processus d’innovation dans les systèmes, mais aussi dans les approches culturelles, coïncide heureusement avec la croissance de l’intérêt de la part des entreprises, des jeunes et des familles, pour les cours professionnels, interrompant et inversant une tendance qui, depuis plusieurs années, les voyait progressivement décliner par rapport aux cours dits “généralistes”. Ce n’est pas un hasard si le premier signe d’inversion a concerné les parcours d’enseignement et de formation professionnels, qui ont été rénovés depuis 2002, à travers des expériences qui ont beaucoup emprunté aux réflexions et recommandations européennes. Ces dernières années, les écoles professionnelles et, dans une certaine mesure, techniques, ont également montré des signes encourageants dans ce sens. Il est donc nécessaire, dans le contexte actuel, de consolider cette tendance en n’interrompant pas le processus de renouvellement du cadre de l’offre de formation.
La pluralité de l’offre et la présence de modèles culturels, pédagogiques et organisationnels différents, bien que poursuivant des objectifs communs, doivent être considérées comme une valeur, car elles permettent d’apporter des réponses multiples à une demande de formation très fragmentée et différenciée, compte tenu des caractéristiques des utilisateurs et du monde des jeunes en général. En plus de cela, il est nécessaire de procéder à des initiatives de suivi et d’évaluation du système afin d’évaluer la qualité des différentes offres, et en particulier leur capacité à faire face aux abandons et à favoriser un résultat positif tant sur le marché du travail que dans les différentes possibilités de formation continue. Il est donc nécessaire de récompenser les composantes et les institutions qui favorisent la transition vers un système éducatif de qualité.
Sources :
Source de la photo : https://www.european-agency.org/activities/vet
Giulia Torbidoni